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La Fin d'un monde Lyrics

Un enfant à l'état sauvage observe avec méfiance
le néant du nouveau monde,
tout en essuyant l'éc**e blanche de sa bouche
à l'aide de ses phalanges à vif, sous les coups d'un soleil plombant.
Complètement déboussolé, debout sur les flancs de la dune
surplombant les taches brunes de l'ancienne civilisation,
ses ruines en désagrégation et son nuage radioactif...
Partout, les brèches béantes vomissent des restes corrosifs.
L'angoisse s'est dissipée, mais sa trace persiste,
gravée dans les gravats, sous un ciel chargé d'un fatras de poussières
et de débris volatiles qui se déploient en un dégradé sordide.
Féroce, l'orage arrache le silence de mort
comme pour rendre hommage à ce décor saccagé qui tremble encore.
Des zones glabres, dépourvues d'arbres.
Des zones crades où les drones planent, où les clones s'arment.
Il n'a que des pylônes qui parviennent à émerger du sable,
même les jeunes pousses se fanent.
Des geysers de flammes dans un désert qui s'étale
au-delà des rivières de larmes et des cimetières de métal,
où la rouille est reine, où les charognards traînent,
en quête de victuailles humaines...

Les fils du feu,
Regarde nous dans les braises.
Nos têtes fêlées parquées en meute.
Qui t'as parlé de trêve ?
De là où rien ne traîne longtemps
Sans qu'une lame ne t'appelle.
Nous sommes les fils du fiel aux ailes irradiées,
Sans famille ni repère.
Ce que la fin d'un monde a fait naître :
Des gosses largués que l'horreur pénètre.
Nos jours sont au rythme des guerres,
Des braquages et pluies d'uniformes sous nos balles.
Otages du cycle des pères
Qui nous ont légué leurs bombes et leurs armes.
Le soir, nous rentrons comme des bêtes,
Fêter l'asphalte, hagards, oublier l'instant.
Cachés, nous taisons nos défaites
Et les ventres affamés de milliards d'enfants.
Nos mères nous ont cédé leurs tristes villes
Où l'on mourra sans y voir clair.
La peur nous a rayé des listes
À trop salir l'air, nos cœurs et l'histoire.
La survie comme seul cap,
Rester en place lorsque tout peut surgir,
Caressant le feu.
Rien ne nous guide, crois-moi.
Rien dans nos yeux.
Aucune trace d'activité visible dans les parages.
Pas le moindre signe de vie lisible, on a tourné la page.
Les griffes de la discorde ont façonné le paysage.
Le chaos s'est instauré laissant un monde à son image.
Une pellicule de sel étouffe la terre rendue aride.
Le sol y est inculte, infecté par les pluies acides.
Un réseau de crevasses se forme sous la chaleur torride,
sur ces étendues de poussière où règne le vide.
Atmosphère toxique, climat de charbon et de braises.
Des squelettes mécaniques sont refondus dans la fournaise.
L'odeur de punaise écrasée renforce le malaise
de la décharge bariolée échouée au pied de la falaise.
La mer s'est retirée sans qu'on ait pu lui faire barrage.
On a heurté un écueil, comme un navire sans équipage.
Scindées au pétiole, des feuilles parsèment le naufrage,
la flore appauvrie s'étiole, la sécheresse fait rage.
Des fumerolles de gaz et des fontaines de lave
crachent leur poison pendant que l'horizon s'embrase.
Des feux follets s'affolent et des apparitions spectrales
atténuent les ombres avec leurs lueurs opales.
Ensevelis sous les décombres des carcasses en pagaille
qui se fondent dans la grisaille.
Et des épaves sur des rails aux arrêtes acerbes,
dans des massifs de ferraille où les lignes viennent se perdre.
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